Armes de Poing Iconiques du Cinéma et de la Culture Pop

 

Huitième Partie

 

Séries Télévisées « Westerns » : Un Top 5… Subjectif…

 

« Et la télé, alors ? »… Dans les articles précédents de cette série, nous avons essentiellement focalisé sur les longs-métrages destinés au grand écran. Mais le Western a également connu de superbes réalisations pour le petit écran par l’intermédiaire de séries mythiques, engouement toujours d’actualité avec des productions récentes de grande qualité, comme la remarquable série « Deadwood » de la chaîne HBO ou le futuriste et philosophique « Westworld » de Jonathan Nolan et Lisa Joy. Dans cet article, nous avons sélectionné un Top 5 (totalement subjectif) des séries Western, chacune ayant frappé l’imagination des spectateurs, et présentant à l’usage des héros des armes de poing personnalisées et devenues iconiques.

 

N°1 : Les Mystères de l’Ouest

 

La série « Les Mystères de l’Ouest », diffusée aux USA de 1965 à 1969, constitua un pur régal pour les téléspectateurs par son originalité, son humour décalé et surtout le talent emprunt de deuxième degré des acteurs principaux, Ross Martin dans le rôle d’Artemus Gordon et Robert Conrad dans celui de James T. West, deux agents secrets au service du Président des États-Unis Ulysses S. Grant. Personnages complémentaires, James West est un courageux homme d'action quand Artemus Gordon est un expert du déguisement et des gadgets inattendus.

 

 

Combinant avec habileté les thèmes du Western et des films d’espionnage, voire de la science-fiction, cette série de 104 épisodes présente les protagonistes munis de différentes armes, parfois originales. Cependant, l’un des revolvers fétiches de James West n’est autre qu’un Colt SAA, décoré à l’instar de celui de Clint Eastwood dans les films de Sergio Leone par des motifs de type rattlesnakes (crotales)… Des inserts argentés disponibles commercialement permettent la personnalisation d’un Colt SAA ou d’un clone, comme la réplique inerte et peu onéreuse de chez Denix.

 

 

Il dissimule également un Double Derringer Remington dans sa manche, équipé d’un dispositif éjectant l’arme dans sa main en une fraction de seconde. Cette idée sera reprise en 2012 par Quentin Tarantino dans « Django Unchained », lors de la scène où le Dr King Schultz (Christoph Waltz) exécute l’esclavagiste sadique Calvin Candie (Leonardo DiCaprio).

 

 

La série apparaît lors d’un déclin de l’intérêt du public pour le Western, et alors que les films de la saga James Bond sont en plein essor. C’est pour cette raison que son créateur Michael Garrison la présente à l'époque comme un « James Bond on Horseback » (« James Bond à dos de cheval »).

 

N°2 : Rawhide

 

« Rawhide » (que l’on peut traduire par « Cuir Brut ») est une longue saga de 217 épisodes, créée par Charles Marquis Warren et diffusée de 1959 à 1965 aux USA.

 

Située peu après la guerre civile américaine, l’intrigue relate le périple parsemé d’aventures et de péripéties d'un groupe de cow-boys convoyant un troupeau depuis le Texas jusqu’au Missouri. Quoique certains épisodes se révèlent poussifs, la série deviendra historique par la présence de Clint Eastwood dans le rôle de Rowdy Yates. C’est en effet pour sa prestation et son charisme que l’acteur sera repéré par Sergio Leone qui lui confiera la mission de porter sa trilogie de l’Homme sans Nom (« Pour une Poignée de Dollars », « Et pour Quelques Dollars de Plus » et « Le Bon, la Brute et le Truand »). Ainsi naissent les légendes !

 

 

Dans la série, Clint Eastwood est accompagné d’un Colt SAA décoré d’inserts à l’effigie de rattlesnakes, idée reprise dans « Les Mystères de l’Ouest » comme relaté ci-dessus, et par Sergio Leone lui-même dans sa trilogie. Aux USA, la firme « Classic Single Action » de Joe Perkins produit de somptueuses plaquettes, notamment dans sa série « Hollywood Grips ».

 

 

La série connaîtra en 1980 un hommage inattendu et teinté d’ironie dans le film « Les Blues Brothers » de John Landis, où la chanson du générique de « Rawhide » est pastichée avec humour et talent par les acteurs John Belushi et Dan Aykroyd ! Impossible de ne pas sourire (au minimum) durant cette séquence… À revisionner sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=ri83v76PXdE

 

N°3 : « Au Nom de la Loi »

 

Ah, ce générique devenu culte auprès des enfants et adolescents des sixties ! Le gimmick d’ouverture repris en chœur dans les cours de récréation, la démarche chaloupée de Steve McQueen, l’affichette « Wanted Dead or Alive » arrachée sur la porte du shérif… Et la carabine Winchester transformée en arme de ceinture !

 

« Au Nom de la Loi » fut créée par Thomas Carr et diffusée de 1958 à 1961 aux USA, en 94 épisodes de 26 minutes, en noir et blanc. Le scénario décrit les aventures d’un chasseur de primes, Josh Randall, interprété par Steve McQueen . Ce rôle révélera le talent original et moderne de l’acteur qui deviendra une icône pour sa génération, en particulier après son décès prématuré à l’âge de 50 ans.

 

 

Son arme, surnommée « Mare's Leg » (« Jambe de Jument ») est une carabine Winchester modèle 1892 à crosse et canon sciés, afin d’en faire une arme suffisamment courte pour être portée dans un holster de ceinture et dégainée aussi rapidement qu’un revolver. La célébrité de cette arme lui vaut d’être reproduite sous forme de réplique par nombre de fournisseurs.

 

 

Sergio Leone rendit un hommage à cette arme dans la séquence d’introduction de « Il était une fois dans l’Ouest » (1968), aux mains d’un tueur venu attendre « l’Homme à l’Harmonica » (interprété par Charles Bronson).

 

En 2014, Alain Delon dispersa aux enchères une partie de sa collection d’armes, parmi lesquelles figurait une Winchester issue de la série et lui ayant été offerte par Steve McQueen. Finalement attribuée pour 19.000 euros !

 

N°4 : Nord et Sud

 

Dans un style plus ambitieux, la mini-série « Nord et Sud », en 15 épisodes de 90 minutes, a été créée par David L. Wolper et réalisée par Richard T. Heffron (1re partie), Kevin Connor (2e partie) et Larry Peerce (3e partie), d’après un roman de John Jakes. Elle fut diffusée aux USA à partir de 1985.

 

Il s’agit d’une fresque épique et historique mettant en scène les destins croisés de deux amis symbolisant le déchirement des USA durant la guerre civile américaine (1861-1865). Orry Main, interprété par Patrick Swayze, appartient à une riche famille de Caroline du Sud cultivant le coton en exploitant des esclaves. À West Point, il se lie d’amitié avec George Hazard (James Read), fils d'une riche famille d'industriels de Philadelphie (État de Pennsylvanie). Ils seront opposés lors du conflit, ainsi que leurs familles.

 

 

La distribution de la série est impressionnante, ayant bénéficié de la prestation de nombreux acteurs et actrices d’un grand prestige comme, pour les plus connus, David Carradine, Robert Mitchum, Elizabeth Taylor, Olivia de Havilland, James Stewart, Forest Whitaker, Robert Wagner et même l’immense chanteur de Country Music Johnny Cash… Ainsi qu’une multitude de figurants, de décors et de costumes.

 

Les protagonistes ne disposent pas d’armes personnalisées, mais la série décline un catalogue assez complet des armes de l’époque utilisées par les Bleus et les Gris : revolvers à percussion Colt Paterson, Dragoon, Walker, Navy, Remington New Army, mais aussi pistolets à broche, pistolets de duel, poivrières à broche. Des photos et des descriptifs éclairés par Marcel Cansse sont disponibles sur le site…

 

 

N°5 : Wynonna Earp

 

Ayant récemment reçu une protestation aussi indignée que véhémente d’un quarteron anonyme de jeunes Geeks, disant en substance et en résumé (après traduction approximative de novlangue périurbaine en français intelligible) : «Yo, Papy, c’est bientôt fini la séquence nostalgie ? T’as rien pour les d’ jeunes ? T’es pas sorti de ton sarcophage depuis la fin de la guerre du Vietnam ?», l’auteur ne peut que céder avec joie à cette émouvante supplique dont il faut bien admettre qu’elle ne manque pas de pertinence… Et donc, voici du récent, du sanglant, du moderne, du kidéchire grave.

 

Diffusée de 2016 à 2021 en Amérique du Nord, la série canado-américaine « Wynonna Earp » en 49 épisodes d’environ 40 minutes, a été développée par Emily Andras. Elle est adaptée de la série de Comics éponymes de Beau Smith. Il s’agit là d’une série mêlant Western, Science-Fiction et même Fantastique !

 

Éloignée durant de nombreuses années hors de sa ville natale, Wynonna Earp, interprétée par Melanie Scrofan,  revient dans la ville de Purgatory à l’anniversaire de ses 27 ans pour y recevoir le rôle d'héritière maudite du célèbre Marshall Wyatt Earp. Elle doit y accepter de prendre en charge la protection de la ville des Revenants.

 

 

Son arrière grand père, Wyatt Earp, a autrefois exécuté avec son Colt 45 pas moins de 77 criminels, devenus vampires et revenants, qu’elle doit désormais retrouver pour les éliminer définitivement. Elle est épaulée dans sa mission par plusieurs alliés dont son ami Doc Holliday (interprété par Tim Rozon), lui aussi revenu des morts,

 

 

Héritière du Colt Peacemaker Buntline de son ancêtre, Wynonna Earp s’engage alors dans sa quête d’éradication des revenants… Son revolver a la particularité de s’illuminer lors de l’exécution des zombies, révélant par là même des gravures en forme de runes tout le long du canon. Cette arme devenue culte auprès des jeunes générations a été reproduite sous forme de désirables répliques à partir de différents clones de Colt SAA, notamment les productions de la firme espagnole Denix.

 

 

Au-delà de ses aspects spectaculaires et divertissants, la série est remarquée comme un « Western Féministe ». Outre sa  direction par une femme, son héroïne particulièrement effrontée ne craint pas d’utiliser un langage cru et libéré, bien au-delà des clichés machistes du Western traditionnel cantonnant bien souvent les rôles féminins à la cuisine, au jardinage, à l’église… et à la maison close ! Elle met également en scène un couple lesbien, ainsi qu’une une femme enceinte ne renonçant pas à une pleine activité.

 

Remerciements

 

À Michel Katz pour les échanges ayant orienté notre attention sur les séries télévisées, aux créateurs d’objets customisés et aux auteurs des photos ayant eu la gentillesse d’en autoriser la reproduction : Joe Perkins  (https://classicsingleaction.com/), Laurent Cassier, Jacky Chalard,  Karim el Hamami (dragon-models.de), Jack de plasticcowboys et Jen de JensReplicas.

 

Un grand merci à la Société Lulu-Berlu, distributeur de jouets et objets vintage pour avoir aimablement autorisé la reproduction d’articles figurant sur son site https://www.lulu-berlu.com/.

 

Pour en Savoir Plus

 

Pour éviter tout risque de litige sur les droits de reproduction, nous avons choisi (à regret) de ne pas représenter d’images, d’affiches ou de photos d’acteurs des films cités, hormis les figurines dérivées. Cependant, le site spécialisé « Internet Movie Firearms Database » permet d’accéder à des milliers d’informations dans ce domaine :

https://www.imfdb.org/wiki/Main_Page

 

Pour les biographies des personnes citées et toutes les informations sur les films :

https://www.wikipedia.org/

 

Pour une étude par Marcel Cansse des armes plus spécifiquement utilisées par les confédérés :

http://www.littlegun.info/arme%20americaine/revolver%20confedere/a%20a%20revolver%20confedere%20fr.htm

 

Jean-Christophe Plaquevent

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