Restauration d'armes.

10.RESTAURATION D'UN REVOLVER LIEGEOIS DE Philippe COUNET

On me confie cette fois un revolver liégeois de gros calibre qui se trouve dans un assez piteux état.

Il s'agit d'un revolver à brisure de type ordonnance de calibre 45 ou 450, à six coups, probablement à vocation militaire, signé de Philippe Counet, armurier à Liège (voir sur le site sous le titre Armes Belges - Artisans Identifiés).

Cette arme doit dater du début des années 1870.

Dès le premier regard, et en dépit de son triste état, on peut constater qu'il s'agit d'une arme de haute qualité, solide et puissante, et dont la finition a été soignée jusque dans les moindres détails.

IDENTIFICATION

- Revolver à simple et double action à brisure

- Calibre 45 ou 450, barillet à six coups, chien rebondissant

- Mécanisme d'ouverture: le revolver est muni d'une pédale à ressort située sur le côté gauche de la carcasse, derrière le barillet. Cette pédale manoeuvre un plot qui s'enfonce latéralement dans la partie arrière de la cage de barillet, au-dessus du chien, bloquant ainsi le revolver en position fermée. Une pression du pouce sur le bas de la pédale fait s'effacer le plot latéralement, permettant ainsi le basculement du canon.

  A l'instar des Webley et Smith & Wesson 3rd Model, la charnière sur laquelle s'articule l'ensemble canon-barillet, comporte une pièce appelée "rochet d'extracteur" dont la partie supérieure appuie sur l'axe de l'étoile d'éjection à l'ouverture, de manière à éjecter les douilles vides.

  En fin de course d'ouverture, ce rochet se débraye par l'entremise d'un cran, permettant à l'étoile de revenir en place pour le rechargement.

- Canon à 7 pans comportant 5 larges rayures et nervures à droite

- Crosse en poire avec busc assez prononcé donnant une excellente prise en mains

- Plaquettes de crosse en noyer quadrillé.

- Le revolver est agrémenté d'un mince filet gravé le long des bords de la carcasse et de la crosse, qui fait assez penser à ceux qu'on trouve sur les revolvers Adams ou Tranter. De toute évidence, la finition originale de notre Counet est d'une qualité égale à celle de ces magnifiques revolvers anglais.

 L'état de l'arme à la réception ne me permet pas de déterminer la finition originale.

Marquages

- Sur le tonnerre, côté droit, sur 3 lignes : Ph COUNET Bté, 1363, ACIER FONDU

- Sur le bâti de crosse, sous les plaquettes: à gauche, initiales MH et initiales NM plus petites; à droite, lettres JO.

- Face arrière du barillet: chiffre 17

- Face avant du barillet: minuscule B couronné

- Pourtour du barillet: poinçon du banc d'épreuve ELG* dans un ovale, et initiale du contrôleur Y surmontée d'une couronne. Ces poinçons attestent donc d'une manufacture antérieure à 1877.

- Intérieur des plaquettes: à gauche, chiffre romain VII et initiales PC couronnées; à droite, chiffre romain VII et chiffre arabe 3.

 Aucun autre marquage n'est visible à ce stade. Le fait que le nom de Ph Counet est inscrit sur l'arme ne signifie pas nécessairement que c'est lui qui l'a fabriquée.

Des revolvers identiques ont été observés, qui portent la signature d'Auguste Francotte. Par contre, le brevet d'origine est bien de Ph. Counet.

EXAMEN APPROFONDI ET DIAGNOSTIC

- L'arme est entièrement couverte d'une couche de rouille et présente ici et là quelques piquetages peu profonds.

- Le ressort de rappel de la détente est manquant

- Le barillet ne tourne pas lorsqu'on manoeuvre le mécanisme avec le canon tourné vers le haut, ce qui indique que le ressort de l'élévateur est sans doute cassé

- La sécurité de chien ne fonctionne pas. Il ne s'agit pas exactement d'un chien rebondissant, mais le chien peut normalement être tiré en arrière de quelques millimètres et se bloquer dans cette position, de manière à ce que le percuteur soit sorti de son canal et qu'aucun départ intempestif ne puisse se produire.

- A l'ouverture, l'étoile de l'extracteur ne sort pas de son logement; ceci est dû au fait de l'absence de la pièce intermédiaire que j'appelle ci-dessus "rochet d'extracteur".

Pour le reste, cette arme semble complète et en bon état. La couche de rouille semble superficielle, et ne semble avoir bloqué aucune vis.

(Photo 01a, b et c : réception)

TRAVAUX A EFFECTUER

- Dérouiller l'arme par électrolyse et nettoyer à fond chaque pièce

- Refaire un nouveau ressort de rappel de détente

- Refaire le ressort de maintien de l'élévateur

- Refaire ou corriger le petit ressort qui commande le levier de sécurité de chien, et éventuellement retracer les angles des encoches

- Refaire un nouveau rochet d'extracteur.

DEMONTAGE

Ensemble canon-barillet (photo 02)

Le démontage s'effectue très facilement, toutes les vis tournant librement malgré la rouille. Une fois le barillet et son axe séparés du canon, il est évident que le rochet de l'extracteur est tout simplement manquant.

Platine et crosse (photo 03)

Ici aussi, tout se démonte aisément. Une fois les plaquettes enlevées, je constate que le petit ressort plat qui soutient le levier de sûreté du chien passe par-dessus ce levier, alors qu'il doit normalement le pousser par en dessous. Il s'agit du petit ressort plat fixé au bâti de crosse avant par une petite vis, et dont la tête pousse le levier de sûreté de chien vers le haut, de sorte que ce dernier accroche le pied du chien et le maintient en arrière lorsqu'on appuie doucement sur la détente ou qu'on recule le chien avec le pouce.

Ce ressort a visiblement été mal remonté par le pignouf de service et constitue dans cette position un obstacle au mouvement du ressort principal; en outre, le levier de sûreté de chien ne peut remplir sa fonction, n'étant pas soutenu.

Le ressort de rappel de détente brille par son absence. Il s'agit d'un ressort en V classique, pièce qui est très sujette aux brisures.

Démontage complet (photo 04)

Poursuivant le démontage, je constate que comme prévu le ressort de l'élévateur est cassé à ras du corps de la pièce, raison pour laquelle le barillet ne tourne que quand le canon est incliné vers le bas. Sur la photo sont énumérées les pièces nécessitant une réparation ou un remplacement.

Comme je le craignais, le ressort du levier de sûreté du chien a cassé lors de son démontage.

Les différentes pièces du mécanisme interne sont parfaitement polies et ajustées, et ne présentent aucune usure. Il s'agit ici d'une arme d'excellente facture.

DEROUILLAGE PAR ELECTROLYSE (Photos 04a & 04b)

Comme à l'habitude, je remonte le revolver entièrement, à l'exception des ressorts, et en laissant les vis lâches pour permettre à la solution acide de pénétrer partout.

Cette opération n'est pas nouvelle et a déjà été longuement décrite dans de précédents articles.

Cependant, la couche de rouille me semblant ici quand même assez superficielle, je décide de ralentir la réaction et de l'observer. Pour ce faire, je dilue simplement ma solution acide par l'apport d'un litre d'eau distillée supplémentaire. J'ai donc 6 litres d'eau distillée pour 250 gr de soude caustique.

Cette idée de ralentir la réaction se révèle excellente, car elle atténue la mousse qui se forme à la surface du bain et me permet de suivre l'évolution de l'électrolyse pas à pas.

Après 3 heures de traitement, je sors le revolver du bain et le lave à l'eau claire avec une éponge. La couche de rouille a pratiquement disparu, et ce qui reste est complètement amolli et s'enlève très facilement avec l'éponge.

J'ai l'excellente surprise de constater que la couche de rouille, sans doute assez récente, n'a pas eu le temps d'attaquer la belle patine ancienne de l'arme. Par endroits, la carcasse a gardé de bonnes traces d'un bleu brillant profond, d'une beauté que l'on ne trouve plus sur les armes modernes.

Je pense que cette arme était dans cet état au moment où quelqu'un l'a remisée dans un endroit humide, ce qui a provoqué la rouille. Heureusement que cette rouille n'a pas eu le temps de faire des dégâts irréversibles.

Il n'y a que de très petites traces de piquetage ici et là. Les photos 01, 04a et 04b montrent clairement la différence avant et après l'électrolyse.

REMPLACEMENT DU RESSORT DE RAPPEL DE DETENTE (photos o5)

Ici encore, rien de très particulier. Dans une section de baguette d'acier à ressort non recuit, je confectionne un ressort en V à branches plates et assez épaisses puisqu'il doit quand même avoir une certaine force. Je lui donne un angle tel que, posé en place dans sa cuvette, sa branche supérieure soit horizontale et vienne se loger juste en dessous du bec avant du bloc détente. Puis je lime l'extrémité de cette branche en biseau et j'ouvre l'angle un rien de plus, de manière à créer une tension permanente sur la détente au repos.

Ensuite je chauffe mon ressort au rouge cerise; lorsque le métal commence à faire des étincelles, je le plonge dans l'eau froide pour le tremper dur. Puis je l'essuie et polis sa surface prudemment pour que le métal redevienne blanc (trempée dur à la bonne température, la surface de l'acier devient gris foncé).

Je termine par le "revenu à l'huile", en laissant mon ressort chauffer doucement sur mon réchaud à gaz, jusqu'à ce qu'il acquière une couleur bleu foncé mate; à ce moment je l'enlève du réchaud et le plonge dans un bol d'huile de moteur, et le laisse refroidir.

Mon ressort se révèle parfait, très fort et en même temps bien souple. Il ne me faut plus qu'un ou deux coups de lime suisse pour l'ajuster parfaitement et obtenir une détente moelleuse.

REMPLACEMENT DU RESSORT DE L'ELEVATEUR (photos 07 et 08)

L'opération, en général simple, se révèle dans le cas présent un peu plus compliquée parce que la portion qui comporte la fente dans laquelle est coincé le ressort, a été endommagée et ne peut plus servir. Il me faut donc bricoler un peu. Je ne tiens pas à devoir refaire un nouvel élévateur si je peux récupérer l'original.

Un coup de lime me suffit pour redonner une surface plane au bas de la pièce, puis  un trait de scie en oblique pour refaire une fente.

Le problème est que la plupart des scies à métaux du commerce ont des lames beaucoup trop épaisses, qui font des incisions trop larges pour le ressort. Ne possédant pas la scie spéciale utilisée par les anciens armuriers, à lame très fine, je résous le problème en chauffant légèrement la pièce et en la serrant dans mon étau, de manière à obtenir une fente très étroite.

Le ressort lui-même est découpé à mesure dans une portion de ressort en spirale de pendule. Je persiste à dire que ces ressorts de pendule sont ce qu'il y a de mieux pour confectionner ces petits ressorts de maintien d'élévateur et autres petits ressorts plats utilisés dans les armes. Comme d'habitude, je coince le ressort en place dans sa fente, je resserre encore un peu dans l'étau, et je termine en fixant le ressort en place par une goutte de vernis. Cette goutte de vernis va coller le ressort en place en durcissant, et empêchera tout déplacement intempestif au montage. Le ressort doit en effet être parfaitement aligné à l'élévateur et ne peut dépasser hors de son canal, sinon il accrocherait le chien.

REMONTAGE DU MECANISME DE DETENTE (photos 09 et 10)

Une fois le vernis sec, je replace l'élévateur sur le bloc-détente, je mets le ressort de rappel en place dans sa cuvette et je remonte le tout sur l'arme. La photo 10 montre la position du ressort de rappel sous le bec de détente. Quelques pressions à fond sur la détente me permettent de vérifier que l'élévateur se déplace comme il faut dans son canal et que rien n'accroche nulle part.

RECUPERATION DU RESSORT DU LEVIER DE SURETE DE CHIEN (photos 11 et 12)

En démontant ce ressort qui était mal remonté, je l'ai cassé juste à hauteur du trou de sa vis. Je pourrais très facilement en fabriquer un neuf dans une portion de ressort d'horloge, mais il se trouve que notre ami Counet l'a prévu assez long pour que je puisse le récupérer. Il me suffit de forer un nouveau trou et de relimer le ressort pour pouvoir l'utiliser à nouveau.

Note

Cette arme n'est pas pourvue à proprement parler d'un "chien rebondissant", mais présente une sûreté de chien analogue dans son principe de base, à celle des revolvers Gasser-Francotte, sur lesquels est monté un ressort latéral comportant un plot plongeant dans la carcasse. Lorsque le chien est tiré en arrière de quelques millimètres, ce plot vient s'engager dans un cran taillé dans le pied du chien, bloquant ce dernier dans cette position et interdisant tout départ accidentel. Une simple pression franche sur la détente, ou un armement avec le pouce, suffit à débrayer cette sûreté et à rendre l'arme immédiatement opérationnelle.

Sur le revolver Counet, le principe est le même, mais la mécanique est différente: en dessous et en arrière de la détente est monté un levier horizontal, dont l'extrémité arrière comporte un crochet. Ce levier est poussé vers le haut par le petit ressort plat dont question ci-dessus. Le pied du chien comporte également un cran.

L'avant du levier de sûreté comporte un bec courbe, qui épouse l'arrondi arrière du bloc-détente. Lorsque le chien est légèrement tiré en arrière, l'arrondi du bloc pousse le levier vers le haut, de sorte que son crochet vient s'engager dans le cran taillé dans le pied du chien, bloquant celui-ci en position. A ce moment le percuteur ne dépasse plus du canal de percussion et toute percussion accidentelle est impossible.

Le système se débraye de la même façon que celui de Gasser-Francotte.

J'ai pu observer un système analogue à celui du Counet sur plusieurs revolvers de type Lefaucheux, toujours du second type. Ces revolvers précédant celui de Counet d'environ 15 ans, il est probable qu'il a inspiré notre armurier.

REMONTAGE DU MECANISME DE TIR (photos 13 à 15)

Le remontage de la platine s'effectue sans problème, et je peux vérifier le fonctionnement de la détente, du chien et de la sûreté. Les photos montrent les différentes positions possibles du chien à l'abattu, en sûreté et à l'armé. Comme sur tous les revolvers liégeois comportant une came de blocage fixe intégrée au bloc-détente, le barillet vide tourne librement lorsque le chien est à l'abattu ou en position de sûreté.

FABRICATION D'UN NOUVEAU ROCHET D'EXTRACTEUR (photos 16 à 28)

Photos 16

Photos 17

Photos 18

Photos 19

Alors là, je n'ai pas rigolé.

Au départ, j'étais persuadé qu'il s'agissait d'un système analogue à celui des Webley et Smith&Wesson top breaks, à savoir un disque coulissant pourvu dans sa partie supérieure d'un ergot plus ou moins long, et à sa partie inférieure d'un cran. Le trou central est ovale et comporte un petit ressort de rappel.

Lorsqu'on ouvre l'arme, le disque tourne un peu jusqu'à ce que son cran inférieur vienne se bloquer contre le bâti du revolver. Lorsqu'on continue le mouvement de basculage du canon, l'ergot supérieur, dont l'extrémité dépasse à l'intérieur de l'axe du barillet, appuie sur l'axe de l'étoile et la fait ainsi sortir de son logement pour éjecter les douilles. En fin de course, la console du canon repousse le disque vers l'intérieur de la charnière; le trou ovale permet au disque de s'effacer, et la pression du ressort de l'étoile de l'extracteur repousse celle-ci brutalement en place, laissant le barillet prêt à être rechargé. Lorsque l'on referme le revolver, le petit ressort de rappel ramène le disque en place.

Ce système a été repris sur la plupart des revolvers à brisure et est en fait assez simple. Il avait été conçu spécialement pour les cavaliers, pour qui le rechargement d'un revolver à dos de cheval n'est pas aisé.

Il implique cependant que l'extracteur revienne en place après l'éjection des douilles, sinon il n'y a pas moyen de recharger l'arme. Certains modèles sont même équipés d'un petit levier de débrayage, qui permet d'ouvrir l'arme sans manoeuvrer l'extracteur, pour vérifier le chargement par exemple.

Partant de cette idée de base: ouverture-extraction-retour de l'extracteur en fin de course, j'étais persuadé que le revolver Counet devait avoir un système analogue, à cette différence près que son modèle obligeait à prévoir un ergot supérieur plus long que la normale.

Au cours de la restauration de ce revolver,  j'ai appris que cet armurier avait apporté nombre de petites variantes à ce modèle et à d'autres, à tel point que je me suis pris à penser qu'il a lui-même rencontré des difficultés avec ce système. En effet, quoi que je fasse, chaque pièce que je fabriquais cassait après un ou deux essais. J'en ai fabriqué quatre, chaque fois parfaitement coulissantes, et toutes ont cassé (voir photos 20a à 20e). A ce jour je ne m'explique toujours pas pourquoi.

Photos 20a

Photos 20b

Photos 20c

Photos 20d

Photos 20e

Cet épisode n'était vraiment pas agréable, car je n'arrivais pas à cerner la source du problème.

Un de nos collaborateurs m'a fait parvenir alors une copie des dessins originaux du brevet de 1871 pour ce revolver, mais il s'agit en fait de simples croquis faits à main levée, sans cotes et il faut bien le dire, très peu précis. Ils me sont cependant fort bien venus à point.

J'ai mis un certain temps à me rendre compte que sur ces croquis, le trou de l'axe est rond et non pas ovale, et que la pièce ne comporte pas de ressort de rappel.

J'en ai eu d'ailleurs la confirmation en démontant un autre revolver Counet, pratiquement identique à celui-ci, mais fabriqué par Francotte. Dans ce revolver également, le trou de l'axe du disque est rond et ne permet donc pas à ce dernier de coulisser à l'intérieur de la charnière.

C'est ce second revolver qui m'a définitivement mis sur la voie. En fait, Philippe Counet a résolu le problème dans l'autre sens.

Lorsqu'on ouvre le revolver, le canon bascule librement jusqu'à un angle d'environ 45° avant que l'étoile de l'extracteur ne commence à sortir de son logement.  A fond de course, l'étoile est complètement sortie et les douilles sont éjectées.

Lorsqu'à ce moment on relâche le canon, la pression du ressort de l'étoile suffit à le ramener automatiquement à un angle de 45°, qui permet un accès aisé aux chambres pour le rechargement. De même, une simple pression sur la pédale d'ouverture le fait basculer à cet angle et permet une inspection aisée.

Ayant enfin compris le système,  j'ai refait une 5ième pièce, pourvue cette fois d'un trou rond et d'un cran inférieur déplacé vers le haut, et voilà. Ca a tout de suite fonctionné parfaitement sans casse. Et l'arme peut facilement éjecter ses douilles vides et être rechargée comme expliqué ci avant.

Je n'oublierai pas de sitôt cet épisode, qui m'a donné des sueurs froides mais m'a également permis d'apprendre une foule de choses nouvelles au niveau des techniques imaginées par nos armuriers d'antan pour résoudre et même prévenir des incidents de tir en situation de combat.

Le système classique utilisé par presque tous les fabricants de revolvers à brisure a fait ses preuves, mais je crois finalement que le système de Counet est encore plus fiable, car il élimine les incidents potentiels dus à la rouille, l'encrassement ou le bris du petit ressort de rappel, tout en étant tout aussi efficace et rapide.

Les photos 16 à 27 parlent d'elles-mêmes: la seule difficulté consiste en fait à fabriquer une pièce qui coulisse parfaitement dans la charnière et pousse l'étoile hors de son logement au bon moment. En travaillant pas à pas et en montant et démontant la pièce pour la corriger, on finit par arriver à un bon résultat.

Photos 21

Photos 22

Photos 23

Photos 24

Photos 25

Photos 26

Photos 27

J'ai terminé en trempant la pièce pour la durcir, mais en chauffant moins fort que pour les ressorts et en la refroidissant dans l'huile.

REMONTAGE FINAL ET ESSAIS (photos 28 à 33)

Photos 28

Photos 29

Photos 30

Photos 31

Photos 32

Photos 33

Le remontage s'effectue sans problème, et j'ai dans les mains une arme magnifique, que je n'ai pas envie de rendre à son propriétaire. C'est un gros revolver de type militaire, qui respire la puissance et qui peut rivaliser en qualité avec n'importe lequel de ses contemporains. La finition est parfaite jusque dans les moindres détails.

Les photos 28 à 30 montrent l'arme complètement ouverte, extracteur sorti; les photos 32 et 33 montrent l'ouverture intermédiaire pour le rechargement, en la photo 31 montres l'arme au repos, prête à témoigner de la virtuosité de cet armurier liégeois peu connu.

Marcel

Et maintenant, après la parole du maître, voila les images du photographe après le travail de restauration.

Alain

Counet après restauration

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