Revolver à clef ressemblant à celle du Fagnus

Les Fagnus ont une clef, comme celle de cette arme, mais cette clef permet à la plaque latérale de la carcasse de s'ouvrir. Beaucoup appelle ça l'ouverture "livret".

Dans cette arme la clef sert seulement à libérer l'axe du barillet !!!

Ce n'est pas le brevet Fagnus !!

L'arme est très jolie, elle a une finition qui à n'en pas douter est digne d'un bon artisan. Mais elle n'est pas signée et rien ne la fait ressembler à un Fagnus, si ce n'est la forme de la clef.

Le système d'accès au mécanisme n'est pas du tout le même, la plaque de recouvrement doit pivoter sur un axe situé à l'arrière de la carcasse derrière le chien, ici elle est fixe.

Si je me souviens bien les pièces mécaniques du Fagnus sont numérotées, ce n'est pas le cas ici !

La plaquette gauche du Fagnus s'enlève aisément sans outil. Ici elle est visée !

De plus, le FAGNUS n'a pas de sûreté de type Mauser sur sa carcasse.

Sinon la ressemblance est assez fidèle.

L'absence de marquage est également interpellant.

L'avantage du Fagnus est justement de donner un accès très aisé à la platine et cet avantage a été supprimé pour uniquement placer une sûreté qui ne sert à rien, restons sérieux !!

Cette arme ressemble bien au Fagnus c'est certain et n'est-ce pas pour cela que l'on l'appelle une copie ?

L'arme ne répond pas à l'entièreté du brevet Fagnus, tirez-en les conséquences .....

Guy & Alain

 

Numéro de l’arme : 3 / Poids de l’arme : 995gr / Calibre : 44 Russian / Nombres des rayures, 5 au pas 508 mm / Diamètre à fond de rayures 10,90mm / Diamètre d’alésage du canon 10,59mm / Longueur du canon : 120,7mm / Longueur hors tout : 255mm / Hauteur hors tout : 140mm / Largeur du barillet 38.5mm / Diamètre et profondeur prévue pour les culots 13,16 x 0,5mm / Diamètre coté des culots 11, 62mm / Diamètres de sortie 11,30mm / Longueur de la ligne de mire 155mm

Remarques : Ce revolver possède une platine à simple et double action, et est à chien rebondissant.

Il possède également une sûreté de type Mauser.

Les brevets

Ce revolver a été fabriqué en tenant compte du brevet nº 36128 du 4 janvier 1875, brevet qui concerne la clef de démontage de l’axe du barillet, ainsi que du brevet de perfectionnement nº 37840 du 10 septembre 1875, qui lui concerne le grand ressort à deux branches, et pour finir du brevet nº 41092 du 15 décembre1876 ce dernier concerne l’arrêt de la rotation du barillet pendant le chargement, déchargement.

J’en déduis donc, qu’il fait partie d’une fabrication postérieure à la date de dépôt du brevet nº 41092 soit après le 15 décembre 1876.

La fabrication

Ce revolver est d’une excellente fabrication, toutes les différentes pièces sont bien ajustées, toute la visserie est du type de sûreté, c.a.d. avec têtes à calage conique. Le canon est fretté dans la carcasse sur une longueur de 70mm et la position est assurée par un filetage à pas fin.

Les gravures avec incrustation de fil d’argent sont d’une réalisation remarquable, mais elles ont beaucoup souffert du temps, comme par ailleurs l’arme en elle-même.

Les poinçons

Poinçon d’acceptation ELG étoilé dans un ovale sur le barillet en usage de 1846 au 11/07/1893.

Poinçon du contrôleur H étoilé visible sur la carcasse et le barillet en usage à partir du 27/01/1877 jusque-là date du 26/02/1968.

Concernant les poinçons E S et J P présents sur la carcasse, à mon avis ce sont là des poinçons que l’ont peut attribuer aux différents contrôleurs privés, qui agissent en cours, ou en fin de fabrication.

Max.

Petite note à propos du poinçon V couronné présent sur le fameux revolver de Max:

Ce poinçon n'est pas anglais comme d'aucuns le supposent, mais bien allemand comme dit notre ami Max.

Prévu par la loi introduite au Reichstag le 30.11.1890 et mise en application en 1891, ce poinçon signifie "Vorrat" (stock) et n'apparaît que sur des armes commerciales vendues sans avoir été éprouvées mais conformes au brevets originaux.

Selon la loi allemande, le propriétaire de l'arme devait présenter son arme volontairement à l'épreuve au cas où il décidait de la revendre, une arme non éprouvée ne pouvant être revendue entre particuliers, ou si l'une ou l'autre transformation du canon, barillet ou mécanisme avait été effectuée.

S'il n'y avait pas de revente ni de transformation, l'art.6 de cette loi précisait que l'épreuve des armes pourvues du poinçon "vorrat" n'était pas obligatoire.

La même règle s'appliquait aux armes importées en Allemagne et dont l'épreuve originale était jugée acceptable selon les normes allemandes. Ces différentes épreuves étrangères sont décrites dans l'art 7 de la même loi.

L'Autriche avait une loi semblable mais plus stricte, en ce sens que le poinçon "vorrat" n'était valable que pour un an et que, qu'il y ait ou non revente ou altération, le propriétaire était tenu de présenter volontairement son arme à l'épreuve avant l'expiration du délai d'un an.

Les Britishs n'ont donc rien à voir avec ça.

J'entends par ailleurs déjà certains demander, à propos de l'article 7 de cette loi allemande, pourquoi on trouve tant de revolvers bon marché arborant les poinçons de Brême alors que l'épreuve liégeoise, sur laquelle ont finalement été calquées toutes les autres, était parfaitement acceptée en Allemagne.

La réponse est simple: ces armes destinées à l'exportation et vendues "en blanc" n'étaient pas terminées et n'étaient tout simplement pas présentées à l'épreuve à Liège. Le fait qu'elles fussent exportées non terminées a sans doute joué un rôle dans la "tolérance légale" de cette procédure; quoi qu'il en soit, légale ou non, cette façon de procéder aidait à garder les prix de cette quincaillerie à des niveaux concurrentiels et aux Teutons de les exporter plus loin vers l'Est.

Les détails afférents à ces poinçons "vorrat" et leur contexte légal sont publiés dans l'excellent livre "Standard Directory of Proof Marks de Gerhard Wirnsberger.

Marcel

En voila un autre du même type !

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