Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.

1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

ROCOUR

Un très beau revolver au système Lefaucheux, présenté en coffret «à la française», muni des accessoires classiques de ce genre d’ensemble : huilier, tournevis, munitions, baguette pour le nettoyage. L’arme a conservé une grand partie de son bronzage et est décorée de belles gravures en rinceaux. Avec sa poignée ronde busquée, ses plaquettes quadrillées sans doute en noyer, son anneau de calotte, c’est un exemplaire de luxe. Il est chambré en gros calibre de 15mm. Les revolvers Lefaucheux sont apparus au milieu des années 1850.

Selon le propriétaire : «Il a été vendu par Johan Springer de Vienne (Autriche), donc entre 1857 et 1875. L'insigne sur la boîte est celui d'Esterhazy. Le «goldenes Vlies» («ordre de la Toison d’Or») confirme que le propriétaire était du plus haut rang à l'époque - et la seule personne qui correspondrait à ce rang serait donc le prince Nikolaus III. Esterházy de Galantha (1817-1894) qui a reçu le goldenes Vlies en 1862».

Voir :

https://en.wikipedia.org/wiki/Nikolaus_III,_Prince_Esterh%C3%A1zy

Le couvercle du coffret présente en effet des armoiries parfaitement conformes à celles de la famille  Esterházy, à savoir d'azur à un griffon couronné d'or, soutenu d'une couronne du même, tenant de la patte dextre une épée d'or, et de la senestre une branche de rosier de sinople, fleurie de 3 pièces de gueules.

                         

L’étiquette du revendeur montre l’aigle impérial bicéphale couronné, frappé des armoiries de l'empire d'Autriche-Hongrie, avec collier de la toison d'or, portant une épée et l'orbe impérial, que l’on retrouve entre autres à l’avers des monnaies autrichiennes de cette époque.

                                             

L’hypothèse formulée par le demandeur semble donc tout à fait crédible.

 

Une firme viennoise, Johan Springer Erben a été fondée en 1836 et est toujours en activité (distribution d’armes de luxe ainsi que d’accessoires et vêtements pour la chasse), voir :

 

https://www.springer-vienna.com/

Effectivement coutumière d’une clientèle de haut rang, on note en particulier la fourniture en 1871 d’une carabine Mauser au Kaiser Guillaume 1er (1797-1888), roi de Prusse et empereur d’Allemagne ! Voir :

https://www.germanhuntingguns.com/archives/springer-johann-erben/

Marquages de l’arme :

133030 : numéro de série.

ELG sur étoile dans un ovale : poinçon du banc d’épreuves du 8 septembre 1846 au 11 juillet 1893.

E. Lefaucheux breveté, côté gauche du canon.

Joh. Springer in Wien, bande du canon : nom et localité du revendeur Johan Springer (Vienne, Autriche), indications identiques à celles figurant sur le coffret.

Rocour, barillet : il s’agit bien évidemment du fabricant liégeois Rocour.

Cependant ce patronyme est partagé par plusieurs artisans. D’après des recherches antérieures sur le site (GG), il est probable qu’il s’agisse de ROCOUR B rue Ste Foi, 13 à Liège, inscrit au BE de 1864 à 1869, qui a déposé avec FORET Ch. un brevet pour un tonnerre de revolver Lefaucheux.

En conclusion, ce superbe revolver Lefaucheux de luxe a été produit par B. Rocour à Liège pour être revendu à Vienne (Autriche) par la maison Johan Springer. Il est hautement probable qu’il était destiné au prince Nikolaus III. Esterházy de Galantha (1817-1894), décoré de l’ordre de la Toison d’Or en 1862. L’arme a été vraisemblablement produite entre 1864 et 1893.

Notes :

Pour la liste des chevaliers de la Toison d’Or autrichiens, voir :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_chevaliers_de_l%27ordre_autrichien_de_la_Toison_d%27or

Fondé à Bruges le 10 janvier 1430, l'ordre de la Toison d'or devient rapidement célèbre grâce à la personnalité de son fondateur, le duc Philippe le Bon. Le caractère européen de ses membres, le nombre limité d'élus et surtout le symbole de la Toison d'or participent à sa réputation. Le choix d'une référence à l'Antiquité plutôt qu'à la légende arthurienne, novateur, annonce la Renaissance.

Source :

https://essentiels.bnf.fr/fr/histoire/moyen-age/0ca78c4f-42f0-4b81-866f-247b8f0d57a9-derniers-feux-moyen-age-14e-15e-siecles/article/f27b399b-876a-4d81-88c4-2f3293e76499-ordre-la-toison-or

Chris, HPH

Rocour

Ce revolver à broche et à cadre ouvert est bien une version civile du LEFAUCHEUX de marine modèle 1858.

Il semble assez peu différer de l’original hormis le pontet qui ici est à volute, ce qui n’était pas le cas sur la version militaire.

Ce dernier portait 4 rayures au pas de 1,50 mètre tandis que le votre en a 5 rayures !

Son calibre semble être de 12 mm. Son barillet n’est pas cannelé, le canon à pans au tonnerre devient rond jusqu’à la bouche.

La crosse est en noyer (me semble-t-il ?) et se termine par une calotte métallique avec anneau.

Une baguette métallique en tête de clou est fixée sous le canon.

Son origine civile est corroborée par la présence des poinçons du banc d’épreuves de Liège, à savoir :

ELG étoilé dans un ovale : acceptation, en usage de 1846 à 1893.

M couronné : contremarque du contrôleur, en usage de 1853 à 1877.

Corroborée également par la marque du fabricant liégeois ROCOUR.

Où cela se complique, c’est le fait de l’existence à la même époque de plusieurs fabricants nommés ROCOUR, à savoir :

ROCOUR B rue Ste Foi, 13 à Liège, inscrit au BE de 1864 à 1869.Il a déposé avec FORET Ch. un brevet pour un tonnerre de revolver Lefaucheux.

ROCOUR DELSA B & Cie, inscrit au BE de 1872 à 1875 qui a également déposé un brevet pour des perfectionnements apportés aux pistolets revolvers à feu central et à broche.

ROCOUR G. de Liège qui a déposé en 1863, un brevet pour un système de poignard s’adaptant aux revolvers Lefaucheux et autres.

La marque ROCOUR n’étant pas plus explicite, difficile de les départager. Le premier me semble le plus crédible mais sans certitude. Le deuxième aurait signé, à mon avis, du nom de sa compagnie et le troisième travaillait plutôt les couteaux.

La marque E.LEFAUCHEUX BREVETE indique que l’arme a été fabriquée sous licence de ce prestigieux inventeur français. Signalons que l’intéressé, fils de Casimir, a effectué son apprentissage à Liège et y a créé la Manufacture d’Armes de Chasse et de Guerre, quai de Fragnée, 13 à Liège. Il a été inscrit au banc d’épreuves de 1866 à 1869.

GG

ROCOUR

Belle pièce d’armurerie ! Il s’agit d’un revolver à broche de type Lefaucheux en 12 mm semble-t-il. Les crossettes sont en ivoire et la crosse se termine par une calotte métallique et un anneau.

Le poinçon.

Je n’ai vu sur les photos que le poinçon d’acceptation (ELG étoilé dans un ovale) du banc d’épreuves de Liège, en usage de 1846 à 1893, ce qui nous situe un peu l’age de l’arme.

Le marquage.

Le marquage ROCOUR figurant sur le barillet est un peu court pour être affirmatif à 100% car les armuriers portant ce patronyme sont plusieurs, à la même époque et fabriquant le même type d’armes à savoir :

ROCOUR B. rue Ste Foi, 13 à Liège (BE 1864/1869), il dépose avec FORET Ch. un brevet pour un tonnerre de revolver Lefaucheux, système d’armes à feu se chargeant par la culasse.

ROCOUR DELSA B & Cie (BE 1872/1875) déposent un brevet pour des perfectionnements apportés aux pistolets-revolvers à feu central et à broche.

ROCOUR G. de Liège dépose en 1863, un brevet pour un système de poignard s’adaptant aux revolvers Lefaucheux et autres.

GG

Merci beaucoup à Bert V. (La haye) pour les photos.

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