Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.

1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

Manufacture d’armes Lepage

L’arme présentée ici est un superbe fusil de chasse qui suscite quelques questionnements de nature historique. Avec ses deux canons juxtaposés, sa double détente, son élégante crosse à l’anglaise, son système d’ouverture «top lever» et son poussoir de sûreté, il reste d’une facture classique. C’est cependant une arme de haut standing notamment par la finesse de la gravure des parties métalliques (volutes et motifs floraux). Une particularité rend cette pièce unique : il est «décoré» d’un portrait doré et des premières armoiries de l'URSS. Le graveur du portrait a signé son œuvre (D. Roland, à confirmer car moyennement lisible).

Marquages :

Nombres 7279 et 0251, numéros de série et/ou aides au montage.

Perron, sur la queue de culasse, poinçon de l’inspecteur du B.E. (valable du 16.06.1853 à nos jours).

PV sous lion dressé, épreuve à la poudre sans fumée (poudre vive) depuis 1898.

1 kg 407, poids du canon pouvant tirer des poudres sans fumée (armes lisses), 1892-1924.

ELG sur étoile en ovale couronné, banc d’épreuve postérieur à 1893.

Calibre en oméga (12,65), calibre nominal et la longueur de la douille depuis 1924.

Choke 18.3.

X, U et AE accolés sous étoile, poinçons de contrôle à partir du 27 janvier 1877.

EL en cursives, épreuve provisoire depuis 1853 (canons fusils).

Lettre annale e : 1926.

Le propriétaire évoque deux poinçons LP et В que nous n’avons pas pu déceler sur les photos fournies, ce qui rend impossible toute interprétation.

Les canons sont marqués Acier Siemens. Il s’agit d’un procédé pour la fabrication de l’acier, voir :

https://fr.wikisource.org/wiki/La_M%C3%A9tallurgie_du_fer_et_de_l%E2%80%99acier_proc%C3%A9d%C3%A9_Siemens

Un marquage indique le fabricant du fusil : Lepage à Liège sur la bande des canons. L’historique de cette dynastie armurière est développé sur le site.

Bien entendu, la question la plus excitante réside en la gravure dorée représentant un visage. Le propriétaire de l’arme attribue ce portrait au révolutionnaire russe Nikolaï Boukharine (1888-1938). Cependant, la comparaison de photographies d’époque milite clairement pour que l’homme représenté soit en fait Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine (1870-1924), dont la biographie est disponible aisément et ne sera pas développée ici. On peut même affirmer que c’est la photographie représentée ci-dessous qui servit de modèle au graveur.

 

            Gravure du fusil         Photographie de Lénine             Photographie de Boukharine

On sait que Lénine chassait occasionnellement et possédait des fusils personnels. Une photo sur un site russe le montre avec un Francotte en mains en 1897.

 

En 1923, un fusil de chasse à double canon a été fabriqué à l’usine d’armes de Toula en guise de cadeau à Lénine. Il était orné de motifs floraux et d’images représentant des scènes de chasse.

Dans ses mémoires intitulées «Ma Vie», Léon Trotsky apporte le témoignage suivant :

«Lénine, lui aussi, allait à la chasse chez Zaïtsev, et Ivan Vassiliévitch montrait toujours l'endroit, dans un hangar en bois, où Lénine avait couché sur le foin. Lénine était un passionné chasseur, mais il chassait rarement. Il apportait à cet exercice trop de fougue, bien qu'il fût extrêmement mesuré dans les grandes affaires. Il arrive que de grands stratèges soient d'ordinaire de mauvais joueurs d'échecs; de même, des hommes qui ont le génie du point de mire politique peuvent être des chasseurs médiocres. Je me rappelle que c'est presque avec du désespoir, comme s'il avait commis quelque chose à jamais irréparable, que Lénine se plaignit à moi d'avoir raté, dans une battue, un renard à vingt-cinq pas. Je le comprenais et mon cœur se remplissait de sympathie pour lui.»

Sources :

https://fr.rbth.com/en_bref/95755-lenine-armes-personnelles

https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv42.htm

Sans information complémentaire, il n’est pas possible de déterminer quel était le destinataire de ce fusil : un admirateur de la Russie soviétique, une commande spéciale pour un camarade haut placé, un cadeau ou encore une commande personnelle de Lénine lui-même ? L’arme a été produite au plus tard en 1926 selon la lettre annale, soit deux ans après le décès de Lénine, mais il a peut-être fallu ce délai au fabricant et au graveur pour finaliser le travail. L’attrait de Lénine pour la chasse rend séduisante l’hypothèse que cette arme lui était destinée, auquel cas ce fusil aurait un intérêt historique majeur.

Chris, HPH

Manufacture d’armes Lepage (ou Lepage/Kaufmann)

Lepage oui mais quelle entreprise ?

Lepage Emile, Lepage Frères, Lepage/Kaufmann, ou la Manufacture d'armes Lepage ?

En l'absence de précision difficile de préciser !

Mais d'après les poinçons du banc d'épreuve on peut réduire à deux possibilités :

Lepage/Kaufmann ou la Manufacture d'armes Lepage.

Alain

Manufacture d’armes Lepage

Lepage peut-être (probablement)

Manufacture Français d'armes et cycles - L'explorateur

Revolver 12 coups calibre 6mm vélodog.

Fonctionnement en simple et double action

Lepage a fabriqué ce type d'arme, pour la manufacture Française entre autres !

Aucune certitude puisque l'arme ne porte aucune marque d'artisan mais ce qui est certain c'est qu'elle est belge et pas française !

Alain

Manufacture d’armes Lepage

Voici une classique carabine « de jardin » de type Flobert à percussion annulaire, de calibre non précisé et canon octogonal ; il est curieux que le calibre ne figure pas sur le canon côté gauche.

Il n’y a qu’un poinçon, ELG sur étoile dans un ovale, soit le poinçon d’acceptation en usage entre 1846 et 1893.

Il y a aussi ce qui semble être une marque, (le rectangle avec un serpent), mais elle n’a pas pu être identifiée.

Il y a aussi LL, qui pourrait être le poinçon de la Manufacture d’armes Lepage, rue des Augustins 26 à Liège, active sous différents noms depuis – au moins – 1842 et 1961.

GP

Manufacture d’armes Lepage

Il s’agit d’un classique fusil juxtaposé système Anson de calibre 12 à triple verrouillage, à crosse anglaise et longuesse à pompe. On peut lire sur la bande Lepage à Liège Acier Cockerill (le type d’acier utilisé).

Les marquages

Perron : inspection depuis 1853

EL : épreuve provisoire depuis 1852

Au-dessus de choke : marque CAP déposée par CAP Joseph, le 25 septembre 1912.

Choke 18.1 : canon choké, indiquant le calibre à 22 cm de la culasse, en usage entre 1924 et 1968

M sous étoile et AD sous étoile: contremarque du contrôleur depuis 1877

Lion sur PV : épreuve à la poudre sans fumée entre 1898 et 1968

3468 : sans doute le numéro de l’arme

S : non identifié

12 C dans un losange vertical : calibre de l’arme entre 1898 et 1924

P 1k 561.4 : poids du canon (entre 1892 et 1924)

D = 65 mm sur 20,6 : longueur de la chambre et diamètre du canon

Il y a encore un marquage de deux lettres dont un A, le tout sous étoile : sans doute une contremarque de contrôleur.

Il y a aussi un marquage ressemblant à un C couché : non identifié. On pense à une lettre annale, mais on ne voit pas laquelle…

La Manufacture d’armes Lepage (rue des Augustins 26 à Liège) a été inscrite au Banc d’Epreuves de Liège entre 1919 et 1961.

GP

Manufacture d’armes Lepage

L’arme

Il s’agit d’un fusil de chasse à percussion centrale et à brisure.

Les canons juxtaposés sont lisses, de calibre 12.

Les platines sont de type « en avant ».

Les chiens sont extérieurs et la clé d’ouverture « top lever ».

La longuesse est à pédale-auget.

La gravure est de style bouquets.

La crosse en bois de noyer est façonnée à l’anglaise.

Les poinçons

L’arme porte les poinçons réglementaires du banc d’épreuves de Liège, à savoir :

ELG sur étoile dans un ovale couronné : acceptation définitive post 1893.

Perron : inspection post 1853.

S, K et AB étoilés : contremarques des contrôleurs post 1877.

PV surmonté d’un lion stylisé : épreuve à la poudre sans fumée, en usage de 1898 à 1968.

12 C dans un losange : calibre, en usage de 1898 à 1924.

Choke 17.7/18.2 et  17.4/18.1 : canons chokés : calibre en mm à 22 cm de la culasse et à la bouche. En usage de 1910 à 1924.

EL en lettres anglaises : épreuve provisoire, en usage de 1852 à nos jours.

D = 20/20.6 m/m : Longueur de la chambre en mm et diamètre en mm après épreuve facultative à la poudre sans fumée. En usage de 1892 à 1924.

Les marquages

MAISON LEPAGE A LIEGE : marque du fabricant Manufacture d’Armes LEPAGE rue des Augustins, 26 à LIEGE. Inscrit au banc d’épreuve de Liége de 1919 à 1961. (Voir site)

5411 : numéro de série.

ADH : fabricant de canons de fusils DELVAUX-HEUSE Arthur de Fraipont (vallée de la Vesdre près de Liége)

LV couronné : sauf erreur, il pourrait s’agir de Louis VENDRIX (BE 1907/1937) qui en toute hypothèse aurait fabriqué l’arme pour le compte de LEPAGE ? (Voir site)

T.I. et S : signification ignorée ? Marquages d’ateliers ??

GG

Manufacture d’Armes Lepage.

Liège  (1790 ?-1918).

Manufacture d’Armes Lepage S.A.

Rue des Augustins, 26  Liège  (16/05/1918) (1921-1932) (Ann.1924)  (Ann.tél.1949).

Rue Hayeneux, 217  Herstal  (Ann.1959).

 

Successeurs de Jules Kauffmann & Cie.

 

Dépôt marques de fabrique :

N° 2215 – Liège 03/05/1918.

N° 2216 – Liège 03/05/1918 transmission de la marque n° 538 du 22/09/1890.

N° 2217 – Liège 13/05/1918 transmission de la marque n° 771 du 03/01/1896.

N° 2218 – Liège 13/05/1918 transmission de la marque n° 794 du 06/10/1896.

N° 2219 – Liège 13/05/1918 transmission de la marque n° 809 du 23/11/1896.

N° 2220 – Liège 13/05/1918 transmission de la marque n° 810 du 23/11/1896.

N° 2221 – Liège 13/05/1918 transmission de la marque n° 939 du 09/10/1899.

N° 2222 – Liège 13/05/1918 transmission de la marque n° 957 du 29/11/1899.

N° 2238 – Liège 16/05/1918 transmission de la marque n° 1877 du 08/08/1912.

N° 2239 – Liège 16/05/1918 transmission de la marque n° 2110 du 22/07/1914.

 

 

Dépôt de brevets en Belgique.

n° 294350 – 07/02/1921  Dispositif de fermeture pour fusil à bascule.

n° 297875 – 30/07/1921  Fixation du fond du magasin à cartouches pour armes à feu.

n° 297876 – 30/07/1921  Sûreté pour arme automatique.

n° 298415 – 23/08/1921  Ejecteur pour fusil à bascule.

n° 388448 – 11/05/1932  Perfectionnements aux pistolets automatiques.

 

Remarque : le brevet belge n° 305326 figurant sur les pistolets automatiques Lepage a été déposé par Jules MARCHAND (rue Nysten, 42 à Liège) le 30 août 1922.

 

Historique.

 

« Dès 1790  on signale la Manufacture Lepage et en 1810, lors de l’établissement du banc d’épreuves, Lepage est nommé syndic.

La Révolution de 1830 permet au chef de la firme Lepage d’affirmer son patriotisme en même temps que son activité industrielle : le Comité National le charge de procurer des armes à l’armée du pays naissant. Il s’acquitte si bien de cette mission qu’en 1834 le gouvernement belge lui confère la croix de fer pour services signalés à la cause de la Révolution Belge.

Peu de temps avant la guerre 14-18 la maison Lepage s’était également spécialisée dans la fabrication de revolvers et plusieurs gouvernements eurent recours à elle pour doter leur marine ou leur armée d’armes irréprochables.

En 1918 la maison Lepage, transformée en société anonyme « Manufacture d’Armes Lepage » se remit immédiatement au travail et dès 1919 faisait apprécier ses produits sur les marchés anglais et américains. Elle s’adjoignait un atelier mécanique qu’elle transformait en usine modèle munie de machines américaines de haute précision.

Elle y fabrique ses pistolets automatiques pour lesquels elle a pris les brevets après sept années d’étude. »

 (D’après un catalogue Lepage).

Production d’armes  (vers 1926).

Fusils à canons basculants et chiens extérieurs – fermetures à double clef, à simple, double, triple et quadruple verrou Greener.

Fusils Hammerless - fermetures à double clef, à simple, double, triple et quadruple verrou Greener.

Carabines express à fermeture Purdey.

Pistolets semi-automatiques Lepage à 8 coups cal. 6,35 – 7,65 – 9 mm court et 9 mm Browning long.

Pistolets Lepage 9 mm de guerre à 12 coups, avec ou sans gaine.

Revolvers à brisure et à percussion centrale cal.320 ou 380.

Revolvers Vélodog sans chien apparent – détente repliable - à percussion centrale ou annulaire.

Fusils à un coup à percussion centrale système Leclerc à clef serpent.

Carabines de salon à tirette ou système Remington cal. 6 et 9 mm Flobert.

Carabines pliantes à deux canons - système Leclerc à clef serpent cal.410 à 12.

Fusils à 2 coups à pistons cal.12 à 20.

Manufacture d’armes LEPAGE

Revolver de poche hammerless, aussi plus communément appelé BOSSU, tirant des cartouches à poudre vive de calibre 8mm LEBEL.

Il pouvait aussi être fabriqué en 6,35 et 7,65 BROWNING  et en 5,8 VELODOG.

Il porte les poinçons du BE Liège suivant :

R couronné : canon rayé – en usage de 1894 à 1968.

Lion surmontant PV : épreuve à la poudre sans fumée – en usage de 1898 à 1968.

J étoilé : contremarque du contrôleur – en usage de 1877 à 1968.

Le fabricant :

Manufacture d’armes LEPAGE rue des Augustins, 26 à Liège – Banc d’épreuve de Liège 1919/1961.

GG

Photos Littlegun

Lepage velodog

Merci à Alberto pour les photos

Manufacture d'armes Lepage

Lepage manufacture d'armes

Il s'agit d'un pistolet automatique Lepage (Liège) en calibre 9mm long.

Il porte le n°2 !

Le système est intéressant: il n'y a pas de barre de transfert entre la détente et la gâchette, c'est le chargeur qui fait ce travail.

L'arme est massive et devait être une "grande capacité" à l'époque.

Nicolas Lambert

Merci aux Ets CORNET pour ces photos superbes.

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