Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

Degueldre Constant Joseph

Revolver se chargeant par l’avant du barillet puisqu’il est bouché à l’arrière. DEGUELDRE a inventé une balle sans douille spécialement pour cette arme (Brevet 016093 du 26.04.1864). Elle est munie d’un refouloir ce qui accrédite la thèse du chargement par l’avant du barillet. Celui-ci est plein, c'est-à-dire non cannelé et à six chambres. Il se dévisse du canon par la vis centrale qui le traverse. Cela facilite ainsi le chargement des balles sans douilles très particulières. Le chien est doté d’un percuteur plat et assez large pour correspondre aux larges « échancrures » du barillet ! La crosse est constituée de deux plaquettes de noyer quadrillé et dont l’extrémité supérieure est sculptée d’un motif floral.

L’arme à première vue ne porte d’un seul poinçon du banc d’épreuves de LIEGE, à savoir K couronné. Ce poinçon est la contremarque du contrôleur, en usage de 1853 à 1877.

L’arme porte également la marque DEGUELDRE BREVETE qui devrait correspondre au brevet 015950 du 30.03.1864.

DEGUELDRE Constant Joseph, né le 11.01.1825, était fabricant d’armes à SAINT-REMY (province de LIEGE-Belgique) Il est l’auteur de trois brevets d’invention à savoir les deux cités ci-dessus et un plus tardif daté du 31.12.1883 portant le n° 63770 et qui concerne un système de revolver avec double fermeture. L’intéressé serait décédé le 18.04.1899.

Il va sans dire que ce système de munition n’a pas eu le succès escompté parmi les utilisateurs et que ces armes devraient se compter sur les doigts d’une main !

Annexes : Brevets 015950 et 016093.

GG

Brevet 015950

Brevet 016093

Brevet 16732

Degueldre C.J.

Degueldre C.J. (11 janvier 1825 – 18 avril 1899) Saint Remy – Liège

Titulaire de 3 brevets individuels et 6 brevets en collaboration avec Ledent François Joseph

Un brevet d’invention (15950) pour un appareil adapté aux pistolets revolvers et servant à l’expulsion instantanée des débris de la cartouche et de la capsule, délivré le 15 avril 1864, pour prendre date le 30 mars 1864.

Un brevet d’invention (16093) pour une balle de pistolets revolvers, délivré le 15 mai 1864, pour prendre date le 26 avril 1864.

Un brevet d’invention (63770) pour un système de revolver à double fermeture, délivré le 31 janvier 1884.

 

Revolver « système Degueldre », vers 1865, du nom de son créateur : Constant-Joseph DEGUELDRE, armurier à Saint-Remy (Province de Liège), pour cartouches (6) à broche 12 mm – simple et double action.

Revolver à canon et barillet glissants avec extracteur, le barillet entouré en avant des broches des cartouches d’un anneau attaché à la culasse. Quand on écarte le barillet au moyen du levier articulé se repliant sous le canon, l’anneau retient les broches, les cartouches sont ainsi éjectées.

Marquage et poinçons d’épreuve : néant. Bronzé noir, canon rayé.

Il s’agit ici vraisemblablement d’un prototype, Jean-René CLERGEAU, dans la revue la Gazette des Armes n° 199 nous présente un exemplaire simplifié avec levier en laiton, présentant sur la base du canon, côté droit, le marquage « Degueldre breveté » et le poinçon d’épreuve de Liège, le canon a une longueur de 145 mm. Cette modification est reprise dans un brevet déposé conjointement par Ledent & Degueldre le 22/7/1866 sous le numéro 19912 « pour un balancier applicable au pistolet-revolver Lefaucheux pour l’expulsion des débris de la cartouche ».

HPH

On peut voir ci-dessous un autre exemplaire du même type dont le levier est en acier, présentant également sur la base octogonale du canon d’une longueur de 6 inch (pouces) le marquage « Degueldre breveté », le poinçon d’épreuve de Liège à l’arrière du barillet et sur chaque chambre les poinçons d’épreuve britannique. On relève également sur le côté gauche du canon la présence d’un logo EL couronné.

HPH

Photographies amicalement autorisées par "Collectiblefirearms"

DEGUELDRE en 7 mm à broche

S’il n’est pas unique ? Ce modèle est excessivement rare dans ce calibre. En effet, nous connaissons 2 armes sous cette forme que j’ai qualifiées de « prototypes » dans l’article publié dans la  revue « Le Musée d’Armes » n° 107-108 de décembre 2004. Toutes deux en 12 mm à broche. Celle du Musée est de finition nickelée et celle de ma collection est bronzée noire.

De fabrication « artisanale », on relève outre la longueur différente des canons, un pontet plus large et situé plus en avant sur l’exemplaire du MAL, un quadrillage différent des plaquettes ; le canon est rayé et un léger quadrillage de préhension sur la queue du chien sur l’exemplaire de l’auteur et inexistant sur l’autre dont le canon est lisse.

 Aucun marquage belge (poinçons d’épreuve ou de contrôle) ne figure sur ces 3 armes.

La présence sur le 7 mm de poinçons d’épreuve anglais (Birmingham) ne permet pas d’infirmer une fabrication liégeoise car, en effet, sauf erreur de ma part, toutes les armes importées étaient (ré) éprouvées en Angleterre.

Le fabricant : de sa collaboration avec LEDENT François Joseph, fabricant d’armes à Saint-Remy, avec qui il dépose, entre 1864 et 1870, 6 brevets d’invention ou pour des perfectionnements, on peut supposer que c’est Ledent qui a monté les premiers exemplaires.

Il faut savoir qu’à cette époque à Liège (vers 1860-1880), AUCUNE firme ne fabriquait une arme dans sa totalité, les « fabricants » (*174 recensés en 1884) étaient en réalité des assembleurs qui commandaient aux nombreux artisans disponibles (*11.204 personnes recensées en 1880 dans le secteur des armes à feu à l’exclusion des femmes et des enfants, travailleurs occasionnels), les diverses pièces nécessaires (carcasse, canon, barillet, tige d’extraction, chien, plaquettes…) à tel ou tel type d’armes et ces pièces étaient souvent confectionnées « à demeure » par des familles spécialisées dans la production d’un seul constituant.

Les inventeurs concédaient volontiers à un ou plusieurs fabricants, en échange de « royalties » la fabrication de l’arme issue de leur imagination, de même, si les commandes étaient importantes, les fabricants sous-traitaient une part de leur production ou se constituaient en « syndicat » pour faire face à la demande (c’est ainsi qu’est née la F.N.).

Mais revenons à ce revolver en 7 mm à broche qui présente les trois nouveautés que l’on peut attribuer avec certitude à Degueldre/Ledent : un système de levier permettant l’avancée du bloc canon-barillet, un extracteur collectif constitué d’un cercle en acier entourant le barillet, à la limite des encoches nécessaires à la sortie des broches, fixé au bouclier et le petit levier à ressort, installé dans ce bouclier, qui s’efface sous la pression exercée par l’introduction d’une cartouche et se remet en place sur le culot, empêchant tout sortie intempestive.

On trouve un brevet (16 août 1866) aux noms de Ledent & Degueldre pour la version « simplifiée » du Degueldre (que l’on appellera 1er modèle) et un autre brevet (21 mai 1870) pour ce 2ème modèle, plus lourd (la différence essentielle étant le déplacement du levier sous le canon).

Les principales différences sont les suivantes :

Le levier qui sert à faire avancer l’ensemble barillet-canon est décentré et simplifié et se situe sur le côté droit de l’arme, il se fixe à l’avant droit du canon, mais la fonctionnalité reste identique.

La poignée est ronde, en forme de poire, et plus étroite avec également un anneau de calotte. Le canon, à huit pans, à la base, devient circulaire à partir du quart de sa longueur (145 mm), qui a été augmentée de près de 20 mm.

Sur ces armes figurent bien l’épreuve de Liège – ELG sur étoile dans un ovale et les poinçons habituels de contrôle - Lettre couronnée.

On constate également sur l’arme illustrée la présence de marques d’épreuve britannique à divers endroits. Le logo EL couronné figurant sur le côté gauche du canon est celui des établissements Eugène Lefaucheux de Liège (Manufacture d’ Armes E.LEFAUCHEUX (voir site) sise à LIEGE, quai de Fragnée, n° 13 de 1867 à 1873).

Hausoul Ph. (HPH)

* d’après C GAIER, Cinq Siècles d’Armurerie Liégeoises – Editions du Perron 1996

Comparaison entre le Degueldre et le Galand

Le Degueldre du Musée d'arme de Liège et celui de l'auteur

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