Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

DEFFET N, OU DELMOTTE Nicolas (Peut-être !)

Il s’agit d’un CHAMELOT –DELVIGNE M73 fabriqué à LIEGE comme en attestent les poinçons du banc d’épreuves de cette ville belge. CHAMELOT et DELVIGNE ont souvent fait fabriquer leurs armes à LIEGE en raison d’un prix de revient moindre qu’en France. Ils ont souvent été en relation avec les frères PIRLOT à LIEGE (voir site) Les revolvers portant cette marque ne sont pas rares.

Il s’agit ici d’une "copie" civile liégeoise du réglementaire français modèle 1873/1874 et le M1873 figurant sur cette arme fait bien allusion à son homonyme militaire (intérêt commercial). Le revolver 1873 réglementaire fut fabriqué de 1874 à 1887 exclusivement par la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne (MAS). Il a été produit 325 000 modèles standards, 35 000 modèles officier (1874) et +/- 14 000 modèles Marine (13188 revolvers 1873 Marine) et officier (1566 revolvers 1874 Marine) entre 1874 et 1886. Et environ 7000 exemplaires 1873 Marine "dernière fabrication" arrivée de la nouvelle cartouche en 11,73 mm avec "poudre sans fumée" (ingénieur Vieille) en 1886 et 1887.

De nombreuses copies civiles plus ou moins fidèles ont été produites à Liège et Saint-Etienne par différents armuriers jusqu’en 1914.

 La différence entre le 1873 et le 1874 réside dans la finition, le 1874 "officier" est allégé (barillet cannelé) et bronzé (brillant ou Mat).

A l’origine, la fabrication des Chamelot-Delvigne de ce qui deviendra le réglementaire Modèle 1873-74 en France, Modèle 1872 en Suisse et Modèle 1874 en Italie est assurée par Pirlot Frères qui commercialisera aussi ses armes pour le marché civil et les officiers et sous officiers de réserve qui traditionnellement achètent leur arme. Mais ils n’arrivent pas à satisfaire toutes les demandes et d’autres firmes liégeoises (Lepage Frères…) proposent leurs propres modèles (.450 et .380).

Les poinçons

Il s’agit des poinçons du banc d’épreuves de Liège, à savoir :

R étoilé : contremarque du contrôleur à partir du  27/01/1877.

ELG sur étoile dans un ovale : acceptation définitive du 08/09/1846 au 10/07/1893.

Les marquages

M 1873 : allusion (commerciale) au réglementaire français

425 : numéro de série

13 sur toutes les pièces : numéro de l’arme

ND : marque d’un sous-traitant. Plusieurs artisans peuvent correspondre à ces initiales, par exemple :

-DEFFET N, basculeur à OUPEYE vers 1887

- DELMOTTE Nicolas, fabricant de platines à MORTIER vers 1903.

Dr. E. LECLERC : il s’agirait du premier propriétaire de l’arme.

Chamelot Delvigne IN.. Bé. : Attribution de l’invention (dépositaires du brevet)

La présence de la mention d’invention fait penser à une fabrication "officielle" d’un fabricant reconnu en relation commerciale (royalties) avec les inventeurs. Vraisemblablement Pirlot ou peut-être Lepage…

Cette arme aurait été fabriquée à Liège entre 1877 et 1893 d’après les poinçons.

Chamelot Jean était semble-t-il liégeois d’origine. Il a résidé à Liège Faubourg Saint Gilles, 28 de 1862 à 1869 puis rue de Bassenge, 20 de 1869 à 1873. DELVIGNE Henri-Gustave, était ancien officier d’infanterie, domicilié à PARIS , Faubourg Saint Germain, 26 rue Saint Dominique.

M1873 : je n’ai malheureusement pas d’explication précise à ce problème n’ayant pas les brevets français de ces inventeurs. Peut-être trouverez-vous une réponse dans les articles sur ce sujet dans la Gazette des Armes ( n° 88 – 282 – 305).

GG et HPH

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