Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

Decortis Gilles

Voici un bien curieux fusil à destination militaire, fabriqué à Liège, plus que vraisemblablement par Gilles Decortis puisque son nom figure en toutes lettres.

Dimensions non connues, canon à larges rayures de calibre non communiqué, tenon pour baïonnette.

Chargement par l’arrière. La percussion doit se faire via le chien situé dans l’espèce de grand pontet situé devant le « vrai » pontet.

Dans un premier temps, nous avons cru que les marquages étaient néerlandais, mais renseignements pris auprès de Maarten Willemsen, du musée de l’armée néerlandaise,

 il s’agit d’un des nombreux fusils essayés par l’armée norvégienne vers la moitié du XIXe siècle.

Comme marquage belge, on voit le classique ELG sur étoile dans ovale, pour l’acceptation entre 1846 et 1893. 

Gilles Decortis de Cheratte a déposé huit brevets entre 1851 et 1875 mais aucun ne concerne le fusil en question.

Si cela avait été le cas, on aurait vu aussi la mention « Breveté ». Il est donc le fabricant de cet intéressant fusil.

Le site communiqué par les bons soins de Maarten Willemsen mentionne notamment la production de fusils (d’essai) pour la Norvège par la société Auguste Francotte,

 mais il me semble que le fusil présenté ici est plus récent et s’apparente très fort au modèle 1855.

http://norskevaapen.no/?p=496

GP avec l’aide de Maarten Willemsen.

 

Une autre source, Norvégienne et très bien informée, nous signale que toutes les armes de cette série appellée "Kamerlader"

 ont été commandée à Francotte mais que celui-ci à sous-traité certaine pièce à d'autres, entre-autres à Decortis.

Voici ce qu'il écrit :

Résumé de la traduction des livres des "Kammerlader" :

Modèle 1842

Le premier contact avec Liège a été établi par le directeur de l'usine d'armes norvégienne Kongsberg. Il s'appelait Meyn.

Il contacta le marchand Schreiner en novembre 1841 pour l'utiliser comme agent à Liège. Schreiner recommanda le célèbre Auguste Francotte & Cie.

À l'été 1842, le capitaine Scheel descendit à Liège pour négocier.

Entre 1843 et 1844, Auguste Francotte fabriqua 100 fusils.

Modèle 1846

Le nouveau modèle était le 1846. Il a été commandé 1500 pièces à Francotte.

Ce modèle a été réalisé entre 1846 et 1847. Beaucoup d'entre eux sont également marqués G:Decortis.

Le modèle 1849

Une nouvelle commande pour 2000 pièces modèle 1849 a été passée à l'usine Francotte vers 1850-1853.

La marine suédoise avait un contrat avec P.J. Malherbe pour des fusils à percussion.

Et ils ont également fabriqué environ 500 canons de type "kammerlader" pour la marine suédoise.

En 1855, presque tous les fusils norvégiens "Kammerlader" ont été modifiés pour l’utilisation de projectiles ronds à pointu.

Tous ont reçus de nouveaux organes de visée et une vis de réglage sur le bois.

Les armes fabriquées par Francotte ont la désignation norvégienne :

Modèle 1842/55

Modèle 1846/55

Modèle 1849/55

Decortis Gilles

Voici une arme longue relevant du système Remington Rolling Block "mis à la sauce liégeoise".

Je présume que le levier à droite sert à démonter l’arme en deux pièces.

Perron : inspection depuis 1853

S sous étoile : contremarque de contrôleur entre 1877 et 1968

FDC traversé d’une flèche vers la droite : peut-être François Dumoulin (actif depuis 1870 selon une source française) ou François Dumoulin et Cie, mais j’ai des doutes sérieux car

1° selon la même source française, la marque de François Dumoulin déposée en 1881 est une flèche vers la droite traversant les lettres DDF (et donc pas FDC comme ici);

2° la société François Dumoulin et Cie a été inscrite au Banc d’épreuves de 1908 à 1968, ce qui ne correspond pas avec le marquage suivant :

GD en lettres anglaises : en principe Gilles Decortis de Cheratte, qui a déposé huit brevets entre 1851 et 1875, aucun ne se rapportant à l’engin en question. Jarlier/Buigné situe sa période d’activité entre 1856 et 1887.

Donc rien de certain, que du contraire.

GP avec HPH et MD

Decortis Gilles

Longueur totale 313 mm

Longueur canon 153 mm

Cal 9 mm à percussion

Barillet à 6 chambres

Marquages:

En deux endroits, sur la courbure du dos de la crosse et sur le canon, l'inscription "Decortis breveté", disposée en ovale.

Poinçon Y sous couronne.

Aucun marquage ni sur la carcasse de crosse ni sur le bois des plaquettes.

Fonctionnement:

Le canon est fixé à l'axe du barillet par un long levier coudé qui se visse en plusieurs tours.

En position fermée, le levier termine sa course en se positionnant sous le barillet, le coude du levier épousant la courbe du pontet.

Sur la carcasse, derrière le barillet on trouve un cran de mire.

Le chien est déporté à droite de ce cran de mire et vient frapper les cheminée en oblique.

Il ne fonctionne qu'en simple action avec 2 crans d'armement.

Le barillet a une curieuse forme de diabolo.

Le bourroir est placé sous le canon, à son extrémité il est maintenu au canon par un petit verrou sur ressort. Le débattement du levier est horizontal, il pivote sur la gauche.

Pierre A.

Gilles Decortis

L’arme

Marqué G. Decortis dans chaque logement du barillet.

Un mécanisme extraordinaire !!

Quand on tire la petite poignée ronde vers le haut et l’arrière, la culasse s’ouvre dans un des logements du barillet et le barillet tourne librement. Quand on referme ce mécanisme, l’ensemble du système comprenant un percuteur interne pousse la munition du barillet dans la chambre qui se trouve en avant du barillet.

Il y a une petite portière située à l’avant du barillet pour l’introduction des munitions.

Le chien ne percute rien du tout et est là uniquement pour armer un percuteur intérieur semblable a celui des pistolets automatique.

Percussion centrale, longueur totale 110cm, longueur canon 62cm, diamètre intérieur canon 13,3 mm.

Alain

 Le fabricant

Il s’agit de Gilles DECORTIS armurier à Cheratte. Il dépose 8 brevets de 1851 à 1875 notamment pour un fusil à aiguille se chargeant par la culasse et ses modifications et un système de fusil de luxe, de précision et de guerre.

DE BYLAND (si bien lu) m’est inconnu (belge ? je ne crois pas)

Michel pourra peut-être t’en dire plus s’il a le brevet ?

GG

Je commence dans le désordre :

- Je connais le comte Alexandre de Bylandt, de Chastre-Villeroux (commune de St-Géry) dans le Brabant.

Il a déposé une série de brevets (13 au total) entre 1857 et 1895. A mon avis, ce n'était pas n'importe qui, mais je n'ai pas davantage de précisions à son sujet. Je n'ai qu'une copie d'un de ses brevets mais sans illustration.

Michel

Merci au "MUSÉE ROYAL DE L'ARMÉE" de Bruxelles et en particulier au département "ARMES PORTATIVE".

(N° d'identification : F127/175sup "Collection du Comte de Ribaucourt")

Photos Littlegun

Decortis

Il s’agit en toute vraisemblance d’un pistolet de poche de type REMINGTON à bloc tombant.

J’émets quelques réserves n’ayant examiné l’arme que sur photos.

Les poinçons

IL s’agit des poinçons du banc d’épreuves de Liège, soit :

ELG étoilé dans un ovale couronné : acceptation – usage de 1846 à 1893.

Z étoilé : contremarque du contrôleur – usage de 1877 à 1968.

Le fabricant

Ce n’est pas la première fois que je vois cette marque JJ couronné mais sans pouvoir l’identifier.

L’arme ayant été fabriquée entre 1877 et 1893, plusieurs hypothèses sont envisageables soit :

-         JACQUEMART J & Fils signalé par le dépôt d’un brevet en 1869.

-         JAMAR J.J.B. Boulevard d’Avroy, 16 à Liège qui a déposé 7 brevets de 1888 à 1892.

-         JAMAR-SCHMIDTS Jean Henri, rue Jolivet,5 à Liège (BE 1874/1895)

-         JASPAR J. de Liège, 6 brevets de 1861 à 1867.

-         JULIEN Joseph, 5 brevets de 1865 à 1876.

Vous voyez l’éventail de possibilité est très large et les marques de ces armuriers, si toutefois ils en avaient une, ne nous sont pas connues

La carcasse porte également une marque qui pourrait être DECORTIS mais cela reste à démontrer, enfin en étant certain de ce nom, il faudra encore choisir entre plusieurs armuriers DECORTIS ayant travaillé à la même époque soit :

DECORTIS J fils (BE 1877/1884)

DECORTIS Adolphe rue d’Omalius, 5 à Liège – 7 brevets de 1876 à 1904.

DECORTIS François de Sarolay-Argenteau. 4 brevets de 1863 à 1866.

DECORTIS Gilles de Cheratte.8 brevets de 1851 à 1875.

DECORTIS-FRAIKIN Gustave de Cheratte.6 brevets de 1881 à 1891.

DECORTIS Henri de Liège, 1 brevet en 1857.

DECORTIS J. d’Argenteau, un brevet en 1860.

Là aussi le choix est difficile en l’absence de plus d’informations.

GG

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