Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

Bastin Frères

Cette arme, selon toute vraisemblance, a été fabriquée par Bastin d'après un brevet initial de Pierre Camille Montigny.

Un des brevets déposés par Bastin est d'ailleurs intitulé : Perfectionnement apportés à la carabine Montigny

Brevet Montigny

BASTIN Frères

Un pistolet de vénerie BASTIN Frères, se chargeant par le tonnerre.

La production armurière liégeoise était essentiellement tournée vers l’exportation en cette deuxième partie du XIXe siècle et notamment vers l ‘Amérique du Sud où plusieurs entreprises armurières liégeoises avaient fondé des comptoirs dans diverses capitales de ce continent pour y vendre ces armes à double canons en table fort prisés par les autochtones car de prix modiques et de fonctionnement simple

Les inventeurs

Les frères BASTIN armuriers-fabricants à Hermalle sous Argenteau (Liège) étaient inscrits aux registres des fabricants du banc d’épreuves de Liège de 1848 à 1851.

Ils se signalent par trois brevets déposés en Belgique de 1855 à 1874, à savoir

Ø      Un fusil se chargeant par le tonnerre

Ø      Des modifications ultérieures à cette arme.

Ø      Des perfectionnements apportés à la carabine MONTIGNY.

Les brevets

Le maître brevet déposé au greffe du gouvernement provincial de Liège le 13 Octobre 1855 porte le numéro 2149. Il fait référence à l’invention d’un fusil à canons mobiles se chargeant par le tonnerre, système adaptable aux carabines et pistolets à broche.

Le brevet de modification daté du 26 janvier 1856 est également déposé au greffe du Gouvernement provincial de Liège sous le numéro 2395.

Description et fonctionnement

Il s’agit d’un pistolet à percussion centrale en calibre 12 et à canons juxtaposés lisses.

On pourrait le qualifier de "pistolet de vénerie".Il est calqué sur le même système que le fusil de chasse BASTIN Frères, à savoir un système d’ouverture à l’aide du levier crochet fixé sous les canons. Seul le mode d’ignition à broche a été changé en feu central.

A l’ouverture du crochet levier, les canons en table se séparent de la console de percussion et glissent vers l’avant, permettant ainsi le dégagement du tonnerre pour le chargement des cartouches et le déchargement des douilles.

Ce pistolet est de fabrication plus tardive puisqu’il porte les contremarques des contrôleurs du banc d’épreuves en usage à partir de 1877.

Le bâti est décoré de gravures de feuillage en fond creux ainsi que le canon octogonal au tonnerre et la bande qui relie les canons jusqu’à la bouche.

La crosse en forme de banane est constituée de deux crossettes réunies par deux rosettes et une vis traversantes et se termine par une calotte métallique et un anneau.

Elles sont sculptées de motifs de feuillage également.

Le croquis des frères BASTIN est accompagné d’une liste en 16 points décrivant chaque pièce. Il s’agit de la liste figurant sur le brevet de perfectionnement de 1856. Nous la livrons ci-dessous avec la syntaxe des auteurs :

                    1 –  Canon mobile.

                    2 –  Carré placé sous le tonnerre du canon et rentrant dans la partie de la coulisse destinée à la recevoir.

                    3 –   Levier donnant le mouvement au canon.

                    4 –   Coulisse dans laquelle glisse le canon, vue avant la pose sous le canon.

                    5 –   Coulisse placée sous le canon, vue de côté.

                    6 –   Partie de la coulisse dans laquelle rentre le carré placé sous le tonnerre du canon.

                    7 –   Pièce servant à maintenir le canon dans sa coulisse et dans laquelle vient se fixer le crochet d’arrêt n° 10.

                    8 -    Charnière dans laquelle est fixé le levier n° 3.

                    9 -    Arc-boutant servant de point d’appui au levier.

                    10 – Crochet servant à arrêter tant la marche du canon que du levier.

                    11 -  Ressort faisant agir le crochet n° 10.

                    Perfectionnement

                    12 -  Corps de la platine.

                    13 -  Chien de la platine qui retire le tube de la cartouche du tonnerre par un trou fait dans le  devant de sa tête.

                    14 -   Tête de chien, vue de dessous dans laquelle la broche de la cartouche s’engage.

                    15 -   Broche de la cartouche.

                    16 -   Tube de la cartouche sortant du tonnerre du canon par l’effet du levier n° 3.

                    A Hermalle sous Argenteau le 26 janvier 1856. (Signé) BASTIN FRERES.

Les poinçons

L’arme porte les poinçons réglementaires du banc d’épreuves de Liège, à savoir :

Ø      ELG* dans un ovale : acceptation définitive, en usage de 1846 à 1893.

Ø      EL en lettres cursives : épreuve provisoire, en usage de 1852 à nos jours.

Ø      Perron : inspection, en usage de 1853 à nos jours.

Ø      N* et LL* : contremarques des contrôleurs, en usage de 1877 à 1968.

Ø      12A : calibre de l’arme.

Conclusion

Il s’agit ici d’une arme de luxe destinée à une clientèle exigeante et aimant les armes clinquantes au goût des sud-américains à qui ce type d’armes était destiné comme en atteste l’extrait du catalogue de 1908 de la firme d’origine liégeoise BROQUA & SCHOLBERG à MONTEVIDEO en annexe.

GG

Retour "ARTISANS IDENTIFIES"